Économie informelle
L’économie informelle prospère là où sévissent le chômage, le sous-emploi, la pauvreté, l’inégalité entre les sexes et la précarisation du travail. Elle joue un rôle important dans de telles conditions, particulièrement en matière de création de revenu, parce qu’elle est relativement accessible, même sans beaucoup d’instruction ou de qualifications ni de gros moyens techniques ou financiers. Toutefois, dans la plupart des cas, on entre dans l’économie informelle non pas par choix, mais par nécessité absolue et pour avoir accès à des activités génératrices de revenus.
L’économie informelle est marquée par de graves déficits de travail décent et représente une part disproportionnée des travailleurs pauvres. Nombre d’études empiriques révèlent que les travailleurs de l’économie informelle sont généralement exposés à un plus grand risque de pauvreté que les travailleurs de l’économie formelle 2 . Pour ces raisons et pour d’autres facteurs, le travail dans le secteur informel et l’expérience de la pauvreté et de la vulnérabilité vont souvent de pair. Si certaines activités du secteur informel permettent de s’assurer un revenu et un niveau de vie acceptables, la plupart des travailleurs informels connaissent des conditions inadaptées et dangereuses, présentent un niveau d’analphabétisme élevé, sont peu qualifiés et ont peu de possibilités de formation; leurs revenus sont plus incertains, moins réguliers et moins élevés par rapport aux travailleurs de l’économie formelle; ils sont astreints à des durées de travail plus longues et sont privés de leurs droits en matière de négociation collective et de représentation; de plus, leur situation professionnelle est souvent ambiguë ou dissimulée. Leur vulnérabilité physique et financière est accrue du fait même qu’ils travaillent dans l’économie informelle, laquelle est soit exclue, soit hors de portée des régimes de sécurité sociale et des dispositions législatives régissant la sécurité et la santé, la maternité et d’autres domaines de protection sociale
Source : La transition de l’économie informelle vers l’économie formelle / Rapport OIT